Le 7 juin 2023, le Service public de Wallonie (SPW), membre du GEIE Seine-Escaut, organisait à Mons (Région wallonne, Belgique) sa traditionnelle journée du transport fluvial et de l’intermodalité. Plus de 200 personnes venues de Belgique et de France ont suivi cet évènement majeur du fluvial européen.
La partie académique du matin, animée par le directeur du transport et de l’intermodalité des marchandises Pascal Moens, a permis de faire le point sur les avancées majeures des chantiers fluviaux en Wallonie et en particulier des opérations réalisées dans le cadre du réseau Seine-Escaut.
Sébastien Lannoy (inspecteur général f.f. au SPW) et Manuel Philippe (Voies navigables de France) ont d’abord fait le point sur la réouverture du canal Pommeroeul-Condé. Fermé en 1992 pour cause d’envasement, ce canal transfrontalier a fait l’objet d’importants dragages (1 million de mètres cubes de sédiments). Ce chantier, pris en charge par le SPW et VNF, financé par l’Union européenne, la Région wallonne et la Région Hauts de France, a constitué un défi technique, mais aussi environnemental, en raison des mesures de compensation écologique et de l’aménagement d’espaces dédiés pour les espèces (castor, etc). Sa réouverture à l’automne 2023 permettra aux usagers d’économiser jusqu’à une journée de navigation et de doubler la capacité de tonnage. Des aménagements connexes sur les berges, les chemins de service et les sites de gestion des sédiments seront ensuite réalisés entre 2024 et 2028.
Dominique Simon, inspecteur général au SPW, a ensuite présenté le bilan de l’année écoulée et les perspectives sur le réseau fluvial wallon (450 km). L’année écoulée a été exceptionnelle, avec 5 chantiers majeurs de Seine-Escaut terminés (traversée de Comines sur la Lys, modernisation de la traversée de Tournai, nouveau quai de Manage) ou en voie de l’être (réouverture du canal Pommeroeul-Condé, approfondissement de l’écluse d’Auvelais). D’autres travaux seront lancés en fin d’année (chantier de rectification des courbes du canal Nimy-Blaton-Péronne) puis en 2024 (nouvelles écluses d’Obourg, Marchinnes, Viesville, Gosselies).
Monsieur Simon a également évoqué le développement de nouveaux services sur le réseau Seine-Escaut en Wallonie, notamment la mise en place de la téléconduite sur la Sambre (extension des horaires de navigation de 6h à 22h entre Namur et Mornimont à partir du 1er septembre 2023) et l’étude de résilience sur les ressources en eau.
Dans un contexte global de menaces (guerre en Ukraine, inflation, urgence climatique) mais aussi d’opportunités (Pacte vert européen, Seine-Escaut, plan de relance wallon, etc), le vice-président et ministre du climat, de l’énergie, de la mobilité et des infrastructures de la Région wallonne Philippe Henry a rappelé les enjeux du transport fluvial et de la mobilité des marchandises, aussi bien la réduction des émissions polluantes que la démarche de résilience ou encore la politique portuaire.
Après la traditionnelle remise du prix DTIM à l’entreprise ENVISAN (groupe Jan de Nul), spécialisée dans le nettoyage des sites pollués, le transport et le recyclage de déchets minéraux, les participants à cette journée ont pu visiter le site éclusier d’Hensies, sur le canal Pommeroeul-Condé, qui fait l’objet de travaux de réhabilitation, financés par l’Union européenne dans le cadre du projet Seine-Escaut. Le chantier est presque terminé et le site sera remis en service au cours de l’été.