Le 30 mars dernier, les membres de la commission inter-gouvernementale (CIG) Seine-Escaut ont tenu leur réunion trimestrielle à Tournai (Wallonie), dans le cadre d’une navigation sur l’Escaut, en présence d’Arunas Jurevicius, représentant de la DG Move et du professeur Peter Balàzs, coordonnateur du corridor Mer du Nord-Méditerranée (NSMED).
Christophe Van Muysen, inspecteur général au SPW, présente le projet de modernisation de la traversée de Tournai.
Au début de la journée, M. Christophe Van Muysen inspecteur général au Service public de Wallonie (SPW), a présenté les enjeux, l’historique et les aspects techniques des travaux de modernisation de la traversée de Tournai. Sur un site urbain marqué par la présence d’ouvrages classés, à proximité de zones portuaires, le défi était d’adapter l’Escaut pour assurer la navigation sécurisée des péniches de classe Va (110m X 11,40m, 2 000 T), tout en respectant le caractère architectural et patrimonial des lieux. Cela nécessitait notamment de solutionner deux points singuliers :
-le Pont-à-Ponts, ouvrage en béton armé, démoli puis reconstruit dans une version métallique plus fine et ne reposant plus sur des piles en rive droite. Grâce à des travaux menés 7 jours sur 7, seules 5 semaines de coupure de la circulation ont été nécessaires sur cette artère importante de la ville ;
– le Pont des Trous, ouvrage historique datant de la période médiévale et classé en 1991, dont la largeur des arches était trop étroite pour le passage des bateaux de classe Va. Après diverses propositions, une consultation populaire auprès des Tournaisiens en 2015 et des réunions d’ateliers-citoyens, le pont a finalement été démoli en 2019 puis reconstruit en conservant son style original (en pierre, avec les 2 tours restaurées et les 3 arches en arc brisé) et en intégrant des lisses de guidage. Le nouveau pont sera officiellement inauguré le 14 avril 2023.
Le nouveau Pont des Trous, reconstruit dans un style proche de l’original.
Outre la levée de ces deux points singuliers, le projet a consisté en l’élargissement du chenal afin de modifier la courbe à hauteur du quai Saint-Brice et du Pont-à-Ponts, en la rénovation de 2,7 km de quais sur les deux rives de l’Escaut et en la modernisation de la halte nautique du quai Taille-Pierres, dont la capacité d’accueil a été étendue pour les plaisanciers.
Au total, le projet aura mobilisé des centaines d’ouvriers sur près de 6 ans (2017-2023), pour un coût de 55 M€, cofinancé par la Wallonie (60 %) et l’Union européenne (40 %) dans le cadre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE).
Lors de la navigation au cœur de la ville, les membres de la CIG ont pu constater le résultat de ces travaux, en passant notamment sous les deux ponts reconstruits et lors d’un arrêt à la halte nautique.
Le nouveau Pont-à-Ponts, en version métallique plus fine.
L’après-midi a été consacré à la réunion de la CIG. Les membres ont notamment fait le point sur l’avancement des opérations dans les différents territoires du réseau (Flandre, Wallonie, Hauts-de-France, Bassin de la Seine).
Les membres de la CIG réunis sur le bateau SCALDIS.